Mohamed Bouhalfaya, avait été jugé et condamné en novembre 2011 par la cour d'assises du Bas-Rhin à 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Monique Tartaret. Lors de sa condamnation, il avait annoncé qu'il ferait appel du jugement.
Son procès en appel qui se tient donc devant la cour d'assises du Haut-Rhin à partir du lundi 25 juin devrait durer toute la semaine. Vous retrouverez le résumé du procès.
Le 2 novembre 2008, le corps de Monique Tartaret avait été retrouvé calciné le long de la Bruche à la Montagne Verte. L'enquête avait permis de remonter jusqu'à Mohamed Bouhalfaya déjà condamné pour viol par la cour d'assises de Seine-et-Marne en 2003. En l'espace de 9 ans, il s'agit de la 3e comparution de Mohamed Bouhalfaya devant une cour d'assise.
Vous pouvez retrouver le résumé du procès en première instance devant la cour d'assise du Bas-Rhin.
Vous pouvez également retrouver la page sur la découverte du corps et l'avancée de l'enquête.
La cour d'assises du Haut-Rhin a confirmé lors du procès en appel la condamnation de Mohamed Bouhalfaya en première instance. Il écope donc de 25 ans de réclusion criminelle assorti d'une peine de sûreté de 16 ans.
Jugé en appel, Mohammed Bouhalfaya a écopé le jeudi 28 juin d’une peine de 25 ans dont 16 de sûreté pour le meurtre de Monique Tartaret, une mère de famille dont le corps avait été retrouvé en partie carbonisé sur une piste cyclable à Strasbourg en 2008.
Mohammed Bouhalfaya a reconnu être jaloux, violent, menteur. Il n’a jamais été champion de karaté ni « agent de protection rapprochée ». Un changement d’attitude considéré par son avocat M e Salichon comme « un progrès ». Mais, même pressé par son avocat, il n’a pas reconnu le meurtre de Monique Tarteret.
Le cadavre de la mère de famille de 32 ans avait été retrouvé le 2 novembre 2008 sous un pont SNCF sur la piste cyclable entre la rue d’Ernolsheim et le quai de Roethig à Strasbourg, en partie carbonisé.
L’ADN de Mohammed Bouhalfaya a été retrouvé sur une allumette collée à la peau de la victime. Il a été vu par plusieurs témoins en train de pousser une poubelle où aurait pu se trouver le corps de la victime, et il est le dernier à avoir vu la victime vivante.
La défense émet de sérieux doutes sur la fiabilité des témoignages, juge l’enquête « très mal menée ». Et se demande pourquoi l’allumette ne s’est pas consumée alors que la peau dessous est elle brûlée : « Il est donc possible que quelqu’un d’autre ait déposé l’allumette après », avance M e Salichon. Quelqu’un qui pourrait faire partie de ces « gens peu fréquentables » qui ont entraîné la victime dans la drogue et l’ont forcée à se prostituer. C’est la thèse du complot, dénoncée par l’accusation.
La défense s’étonne aussi qu’aucun des 44 mégots retrouvés sur les lieux n’ait été analysé, « pour des questions budgétaires ». Pourquoi, s’il est coupable, Mohammed Bouhalfaya aurait-il cherché Monique pendant les dix jours qui séparent la disparition de la victime de la découverte du corps, interroge M e Salichon : « Il a même alerté la police ! »
L’avocat général François Jurdey décrit un accusé à « l’ego démesuré », une sorte de « Bernard l’ermite » qui avait « repéré la bonne maison », en l’occurrence celle de la famille de Monique Tarteret. Mais pour M e Salichon, il s’agit d’une histoire d’amour entre « deux épaves à la dérive ».
Égrenant placements, fugues, tentatives de suicide, l’avocat général en convient, « les bonnes fées ne se sont pas penchées sur son berceau ». Mais il rappelle : « cela ne doit pas servir d’excuse. » Depuis sa majorité, Mohammed a passé 17 ans sur 19 en prison.
Pour l’accusation, « il n’y avait pas lieu de revenir » sur la peine de 25 ans dont 16 de sûreté prononcée en première instance à Strasbourg. Une peine nécessaire « pour l’écarter un bon moment de notre société. » À l’issue de quatre jours d’audience et près de quatre heures de délibéré, Mohammed Bouhalfaya a été condamné à la même peine de 25 ans de réclusion dont 16 de sûreté.