La Montagne Verte et Saint Arbogast
Si quelques traces romaines ont été retrouvées dans le quartier de la Montagne Verte, celui-ci n'a de véritable histoire qu'à partir du 6ème siècle, époque à laquelle Saint Arbogast y vécut en ermite.
Saint Arbogast, originaire d'Aquitaine est venu en Alsace comme moine pour convertir les populations alémaniques à l'époque encore en grande partie païennes. Il s'est d'abord installé dans la fôret de Haguenau, appelée depuis la "Forêt sainte" (Heiligenforst) et y vécut plusieurs années.
Mais sa grande vertu et ses qualitées humaines ne restèrent pas ignorées, et lorsque le siège épiscopal de Strasbourg fût vacant, le roi Dagobert s'empressa de l'y placer, probablement vers 550-575. On peut même dire qu'il l'y placa de force, car Arbogast préférait de loin l'austérité et la pénitence aux honneurs et avantages matériels de sa nouvelle charge. Néanmoins il en assuma les devoirs avec une compétence et un désintéressement tels que sa notoriété n'en fût qu'accrue.
Dès sa venue à Argentoratum, il s'est préoccupé en premier lieu de la reconstruction de la cité qui portait encore les traces des devastations successives subies lors des invasions. Il fit construire sur l'emplacement d'un temple dédié à Mercure, la première cathédrale de Strasbourg à la fin du VIIe siècle.
Lorsque fatigué des lourdes responsabilité de sa charge, Arbogast éprouvait le besoin de se retirer loin du bruit et de l'agitation de la ville - déjà - pour prier et méditer dans le silence et la solitude de la forêt, il se rendait au boird de l'Ill, dans l'actuelle Montagne Verte. Il fit élever une chapelle qui deviendra un lieu de pélerinage après sa mort.
A sa demande, il a été enterré sur la colline Saint-Michel (aujourd'hui chapelle de la Clinique Sainte Barbe dans le quartier Gare) selon sa volonté. Puis ses restes ont été en partie emmenés à l'abbaye de Surbourg et l'autre partie au couvent Saint Arbogast de Strasbourg.
Vers l'an 1000, il est mentionné pour la première fois la canonisation d'Arbogast, devenant ainsi Saint Arbogast.
La chapelle fondée par le saint homme finit par tomber en ruines et ce n'est qu'en 1031 que deux chanoines de la Cathédrale de Strasbourg la remplace par une église en pierre qui sera achevée en 1069. Elle sera consacrée la même année par l'évêque Werner, devenant ainsi le couvent Saint Arbogast. L'évèque Werner fait procéder à la construction de l'actuelle cathédrale de Strasbourg dès l'année 1015.
Une petite agglomération s'installe autour du couvent, en adopte le nom qu'elle garde jusqu'à la fin du 18ème siècle. Le couvent, abritera entre 1434 et 1444 un personnage célèbre : Gutenberg. Mais l'édifice sera détruit en 1530 et ses pierres serviront au renforcement de la Porte Blanche.
Saint-Arbogast est le saint patron du diocèse de Strasbourg, mais il est également le saint patron de nombreuses églises en Alsace, en Allemagne et en Suisse.
Il existe deux légendes à propos de Saint Argogast, vous pouvez les retrouver sur notre page dédiées aux légendes de Strasbourg et d'Alsace.