L'ère industrielle : l'essor du quartier
C'est avec l'avènement de l'ère industrielle que la vie tranquille de la Montagne Verte est boulversée : creusement du canal du Rhône au Rhin (1834), fixant la frontière avec le Neudorf ; construction de la ligne de chemin de fer Strasbourg-Bâle (1841) créant la séparation avec Koenigshoffen ; l'arrivée du tramway en 1900 (remplacé par la ligne de bus Kléber-Lingolsheim en 1955). Ci-dessous, un tramway de la ligne 8 Tivoli-Porte de Schirmeck en 1898.
Fin des années 1800 début des années 1900, la Montagne Verte est un coin de campagne dans Strasbourg où il fait bon vivre, les bourgeois viennent s'y promener le dimanche. Les anciennes fortifications militaires ayant perdu leur fonction initiale, offrent près de 20 km de promenade à l'ombre des arbres. Le point de rendez-vous incontournable de cette balade est l'auberge de la Tour Verte.
De nombreux restaurants et auberges sont installés à la Montagne Verte, au total une quizaine d'établissements plus ou moins réputés tels que "d'Grien Warth", "s'Aepfele", "s'Schwaenel", "d'Fischotter", "de Mentel", "s'Storichennescht", "Bleuj Kritz" ou encore "Wiedepfiff". Ce qui donne en français pour certains : "Au Nid de Cigogne", "Au Cygne", "A la Montagne Verte", "La Loutre" ou encore "A la Tour Verte".
La Montagne Verte étant morcellée avec les cours d'eau, le grand public vient aisément en barque, des activités en relation avec l'eau s'y développent au plus grand bonheur de la population pour son repos dominical. Les bains du Herrenwasser deviennt les premiers bains de rivère de Strasbourg. Des sociétés nautiques s'installent à proximité comme le Rowling-Club (1879), l'Ill-Club (1884), la Stella (1887). Et pour compléter les festivités dominicales, on pouvait s'adonner aux jeux de quilles, cycle-ball, stands de tir, courses de chevaux dans les prés de l'Ill, d'Illmatte, danser au son des orchestres populaires...
Des ateliers artisanaux et de petites industries viennent s'installer dont une entreprise en bâtiment (Bürckle en 1905), une choucrouterie (Schlecht und Speisser, puis Speisser en 1904), des ateliers mécaniques, fogres et autres usines en 1895), laveries-blanchisseries (Gall), des tanneries, la plus importante d'entre-elles l'établissement Adler et Oppenheimer à la limite de Lingolsheim en 1889, plus connue sous le nom de Tanneries de France.
Jusqu'au 19e siècle, l'Elsau et la Montagne Verte ne formaient qu'un seul faubourg, puisque l'on mentionnait "die Elsau sammt dem Gutenberg" soit l'Elsau avec la Montagne Verte. à la fin du 19e siècle, l'Elsau se détache de la Montagne Verte, l'Ill formant ainsi la séparation entre les 2 territoires.
La population connaît une importante progression jusqu'en 1936, mais se concentre encore essentiellement le long de la route de Schirmeck.
Commentaires (1)
- 1. | 23/02/2024
Je suis particulièrement intéressé par les restaurants et auberges mentionnés au début. Pouvez-vous me dire lequel de ces établissements offre la meilleure expérience culinaire authentique de la région